Vous avez assassiné des journalistes et des policiers au nom de rien, vous avez cru nous faire peur et vous avez perdu. Bien sûr nous avons les larmes aux yeux et nous pensons à ces familles que vous avez détruites. Nous pleurons nos morts, nos amis inconnus qui étaient si proches de nous sans que nous les ayons connus. Ils étaient nous, notre liberté, portée aujourd’hui et demain contre l’intolérance et l’obscurantisme.
Et vous avez perdu
Parce que notre liberté est vivante, éternelle, qu’elle est en nous. Nous n’écouterons pas les messages de haine ou de vengeance parce que ce n’est pas l’esprit de Charlie hebdo. Nous sommes Charlie, avec notre droit au rire, à la dérision, notre droit de vivre debout plutôt que mourir à genoux disait Charb.
Vous avez perdu
Vous avez perdu et vous perdrez toujours, comme l’Histoire nous le dit. L’esprit gagne toujours sur la haine, l’esprit de Charlie qui est liberté, notre liberté. Vous n’arriverez jamais à détruire ce bien le plus cher que nous aimons par dessus tout. Vous pouvez fourbir vos armes et faire couler le sang, tenter de créer un climat de haine en France, tenter de nous dresser les uns contre les autres, vous perdrez, à chaque fois.
Vous avez perdu
Dès l’instant où vous avez abandonné votre esprit pour devenir assassin, vous avez perdu et vous perdrez toujours. Dès ce soir, partout en France, des femmes et des hommes épris de liberté vont vous répondre, pacifiquement, sans haine, sans peur. Nous serons des milliers et vous n’êtes rien. Nous sommes sans arme les combattants de la liberté, de la liberté d’expression, de la liberté de la presse. Nous sommes des milliers, nous sommes Charlie Hebdo. Et vous perdrez toujours contre nous.
Vous avez perdu
parce que vous pensez tuer un journal et que ce journal est maintenant la France toute entière, debout et digne. Unie et libre. Et derrière cette France, il y a un monde épris lui aussi de liberté, de jeunes filles qui veulent aller à l’école, d’enfants qui veulent chanter, d’hommes et de femmes qui s’aiment. Nous sommes des millions et chacun porte maintenant en lui Charb, Cabu, Tignous, Bernard Maris, Wolinsky, vivants, rieurs et blagueurs.
Vous avez perdu et vous perdrez toujours ! [Hervé Naillon]