Du 7 au 28 juillet 2007 à 23h05 à la Petite Tarasque.
La RATP recrute ! Bon, pas des poinçonneurs, bien sûr - on se rappelle la tragique affaire des Lilas -, mais elle auditionne des musiciens, quatuors, trios, duos...
SDF bienvenus et, qui sait, si quelques impresarii s'approchaient à pas de loup sur le trottoir d'en face...
Du beau, du bon, du très bon Mercadié même à qui on doit (entre autres) La Catin de Venise, il y a quelques années...
Alors prenez vite votre ticket ! [Jean-Yves Bertrand]
Trois jeunes à la dérive.
On le sait, une partie de notre société a faim, est au chômage, et parfois même dans la rue.
Que faire lorsqu'on est musicien et que l'on est pas reconnu? Que l'on a ni famille, ni toit et qu'il pleut sur Paris? Pourquoi ne pas tenter sa chance en auditionnant à la R.A.T.P?
Les trois personnages s'y réfugient, un employé les reçoit, les écoute, les conseille. Mais Dominique la contrebassiste ne l'entends pas: trop de haine, de rancœur sont en elle, heureusement il y a son rayon de soleil dans sa vie...
Zoé la saxophoniste, elle est son amour, sa raison de vivre. Zoé, c'est un électron libre, surtout pas d'attache, enfin elle n'en veut pas, malgré tout il y a Mickey dont elle est amoureuse. Lui joue de l'accordéon, ne pouvant déplacer un piano, il est paumé accroc à la drogue, l'héroïne, il sait, et s'y résigne tout en tentant de s'en libérer...
Un tableau de notre société qui ne nous rend pas fier, qui nous renvoie à nos enfants, à nos amis, c'est si facile de tout perdre un jour. C'est un spectacle ou la réalité de la vie l'emporte hélas sur l'imaginaire. On entre dans leur combat, on souffre avec eux, on compatie.
Les trois comédiens sont saisissants de vérité. Le jeu théâtral passe par leurs émotions, se lit sur leur visage.
Ils n'ont plus rien, ils se raccrochent à l'autre, par chance il leur reste leurs instruments, ils s'en servent, ils chantonnent, des airs de blues adoucissent l'atmosphère.
Derrière le spectacle d'une société en déroute, on sent l'âme de l'auteur Claude Mercadié, ancien journaliste et correspondant de guerre qui ne se sert pas hélas que de son ancien métier qui l'a amené à être le témoin privilégié de cette société. [Fanny Nesta]
Subway Blues.
Voici un beau texte signé Claude Mercadié. Un texte rempli de sentiments. L'histoire c'est en fait la réalité de la vie... Mais, une réalité vécue par certains d'entre nous...
Dominique joue de la contrebasse, elle n'a pas de famille, elle a toujours connu la rue. Voilà pourquoi elle porte en elle beaucoup de rancœur, de haine, qu'elle verbalise souvent maladroitement. Son seul bonheur c'est d'aimer Zoé, de l'aider, de survivre pour et avec elle. Zoé joue du saxo, c'est un électron libre, une grande rêveuse. Elle aime Domi comme une sœur, mais c'est avec Mickey qu'elle veut passer sa vie. Mickey, lui joue de l'accordéon, la drogue a ruiné sa carrière. La manche ne rapporte plus, les deux jeunes femmes décident de présenter leur "trio de paumés" à une audition de la RATP pour jouer dans le métro...
Un scénario si bien vécu, si bien exprimé par les deux comédiennes principales, que l'on entre immédiatement dans leurs histoires et dans leurs combats.
La poésie de l'écriture se ressent sur les visages : elles aiment, elles souffrent, elles rêvent, elles rient ou râlent...
Mais l'émotion laisse parfois entrevoir une société assez âpre, qui convertit le public en témoin.
La mise en scène de Janine Bozo est dynamique, grâce à ses intermèdes musicaux et autres chansonnettes qui adoucissent la pièce.
Les deux personnages masculins, avec leurs rôles distincts, rythment également les échanges et les confidences des deux jeunes femmes.
Il y a là tant de belles histoires qui viennent du cœur, tant d'envie...
Qu'il est bien de rappeler que l'auteur fût journaliste et que ce qu'il écrit n'est pas qu'imagination. [Vanessa Chartreux]
Festival d'Avignon: du soleil sur les planches...
Ils sont décidément exceptionnellement doués.
Les Comédiens de la troupe de théâtre des Hameaux du Soleil ont présenté, du 7 au 28 juillet dernier, "Subway Blues", une pièce de Claude Mercadié sur les planches - pardonnez du peu - du célèbre festival d'Avignon.
Le public, exigeant et connaisseur, est tombé sous le charme de ces comédiens dont l'humilité n'a d'égale que leur immense talent et un professionnalisme rare pour une troupe amateur.
La critique, unanime, ne s'y est d'ailleurs pas trompé: une nuée d'éloge et d'encouragement.
Claude Mercadié, ancien journaliste, présente dans sa pièce les tribulations de trois jeunes gens, un peu paumés, un peu en marge, mais qui cherchent à se raccrocher au peu qu'ils ont: quelques instruments de musique et beaucoup de courage.
A la clé, un spectacle drôle, émouvant et des comédiens qui s'en donnent à coeur joie. Pour le plus grand plaisir des Avignonnais et des Villeneuvois qui, nombreux, n'ont pas hésité à faire la route pour supporter ce qu'ils considèrent comme "leur" troupe. [Marc Boriosi]